Et après.
Je ne veux plus me retrouver seule. Je vacille et pour une fois j'ai un peu peur du vide qu'il y a sous mes pieds. J'enjambe les barrières de securité et m'installe seule devant le grand monument qui fait rêver les enfants. Une seule voix. Un jour elle viendra s'asseoir à côté de moi sans me prévenir et on baignera dans le silence. Oui, je parle de toi. Un coup de vent et je m'envole aussi. Ses yeux bridés me font presque rêver. Elle a peur que je tombe mais je ne suis pas une patte à modeler. Place aux souvenirs.
On m'a dit qu'il avait gardé les yeux ouverts parce qu'il attendait la présence de quelqu'un. Superstition de merde. Et pourtant j'y crois. 3ème étage porte gauche. Merci. Ses poches sont remplies de lettres portant pour la plupart la même signature. Les derniers mots avant qu'on lui ferme la porte au nez sans qu'il puisse s'exprimer une dernière fois. Chut. La mienne se glissera secrètement dans sa poche ou elle étouffera bêtement dans ma poubelle. Personne ne doit savoir. La flamme danse comme si il continuait à respirer. Comme si. Putain.
Il reste derrière tout le monde et il sourit à la caméra sans même sans rendre compte. Lui et ses deux chiens. Plus de ratures que de mots. Merde. Elle se fait vomir et je dois la rattraper en vole. Les mentons tremblent mais le soleil se dessine tout doucement. Je vole sans ailes. Elle parle trop fort et je ne trouve plus la force de la relever alors que je dois juste lui dire les mots que j'aimerai entendre. Je sais ce qu'elle ressent et ça me fait peur de devoir replonger dedans. Je me relève sans l'aide de personne. Je colorie la vitre qui recouvre la lumière et ça reflète sur ma feuille comme des rayons de soleil. Mademoiselle Poux. Je commence à revoir les images en couleurs. Y'a une petite fille qui n'a pas compris le principe d'halloween et qui s'est déguisée en ange. Claquement de doigts. L'encre s'estompe sur un sourire presque virtuel et mes mains compressent mes tempes pour étouffer mes larmes. Elle ne doit pas tomber. Même Elle.