Donne-moi un frisson.
La petite croix me ferait presque rire si elle n'était pas toujours virtuelle. J'aurais bien aimé cliquer dessus pour qu'elle s'envole et qu'elle arrête d'exposer sa joie devant moi. Jalousie. Je coupe le son pour imaginer une nouvelle vie et ne plus entendre les gens rirent mentir. Ça s'écoute le silence. Elle ne mérite même plus sa majuscule.
Mon portable est devenu un capteur de déprime et moi je cours naïvement après les numéros. Elle n'a pas changé. Elle me confie ses peurs en me rappelant que je ne fais plus partie de l'histoire. Mon personnage s'est sauvé volontairement du livre pour ne plus courir inutilement après le bonheur. Je le regarde disparaître dans le noir sans dire un mot. Elle ne m'aidera pas à sauter au dessus les pages. Je n'attends plus.
Elle me donne la nausée mais ses yeux m'empêchent de fuir. Elle est juste heureuse. Tant mieux. Tant pis. Et puis elle me laisse planter au dessus du vide avec tous les souvenirs que je cherchais à oublier. Elle s'efface en riant de s'être réconciliée avec sa vie d'avant. Je n'avais pas le bon rôle. Regarde, le dénouement pointe son nez.
Je vais imaginer les gens en train de danser en me disant que bientôt ça sera à mon tour de me sentir libre. Mais pas toute seule.