Le paradis des autres.

J'essaye de me souvenir de mon ancien sourire. Mais j'ai tout faux. Mes yeux se perdent sur une réalité muette et j'en reste insensible. Butterfly. J'aimerai retourner sur la plage aux lumières multicolores et laisser mes peurs s'étouffaient sous le château de sable. Ça défile trop vite. Il me fera bientôt pleurer avec ses conneries. Mon visage reflète dans l'eau et ça ne me fait même plus sourire. Et si c'était Lui. Ou Elle. Je ne sais plus. La balançoire bascule toute seule et les décorations de noël me font peur. Lock. Ils ne regardent même pas le ciel orange qui nous recouvre. J'ai tout foiré putain. J'entends sa voix et je comprends que L. n'est plus là. Dommage. Ses phrases me bousculent mais je sais qu'il a raison. Ce n'était pas une pause. Je t'haime toujours. Mes jambes n'arrivent plus à me tenir debout et mon coeur se retrouve enfermer dans ma tête. Serre-moi fort je ne veux pas tomber devant eux. Ils rigoleraient tous.
Je la regarde en train de lire son histoire à voix haute, comme une petite fille prête à s'endormir. Les autres ont les yeux rivés sur leur feuille. Elle sourit souvent et je ferme les yeux pour dessiner mes rêves. Ils ne me connaissent pas. J'ai donné vie à mon personnage imaginaire et il a réussi à remplacer celle que je suis vraiment. Connard. Mes mains tremblent en parcourant le clavier. Un jour elle lira mes mots et elle comprendra qu'elle ne m'a jamais eu dans sa classe. Ce n'était pas moi qui était assise sur cette chaise. Je n'ai jamais été au lycée. La musique m'aide à battre des ailes.
J'ai bien envie d'ouvrir mon sac à larmes. Juste ici. Mais pas devant eux. Je m'en vais me blottir dans ses bras. Pousse-toi, c'est mon tour.

Comments

[Betty]

Encore un beau texte...
Les sentiments sont tellement abstraits que tu n'as pas à t'en vouloir des deicions prises par toi ou par les autres...
Bisous, bon courage !

[Etienne]

Oui, pleures ici. Pas devant eux. mais ici tu peux, alors vas-y. lâche. Nous, on rigole pas. on comprends. On essaye de conseiller, maladroitement mais bon... Et puis nous, on te dit aussi que tes textes sont toujours aussi beaux. Nous, on t'aime.