Ça laisse toujours des trâces.
Les murs tremblent et me retiennent enfermée dans cette pièce minuscule. On ne peux pas respirer, on a pas le temps ni la place. Je ne peux même plus répondre à leur appel. Les gens frappent à la porte. Ils ne s'inquièttent pas, ils ont juste besoin que je libère l'endroit pour passer du bon temps avec le premier venu. Et je souris amèrement. Je ne suis pas là, je ne suis pas moi. L'alcool me rend ignoble. Il me fait dire des trucs que je ne dis jamais et encore moins quand je ne le pense pas. Et puis merde.
Je t'aime uniquement quand je suis bourrée peut-être. Mais j'étais bien dans tes bras. Et j'ai aimé que M. fasse attention à moi. Un autre verre, une autre cigarette.
Cache-toi. Ça ne s'arrêtait pas. J'aurais pu dire non, j'aurais pu lui dire d'enlever ses mains de ma taille. Mais. Et puis je voulais juste profiter de cette soirée.
J'avais l'impression de tout revoir. Adossée contre le mur, affalée par terre, je revoyais mon sang coulait. Comme avant. Mélangé au sien sans doute. Chacun son rythme.
Les gens continuent à danser, à s'embrasser. Et moi je cours, je marche sur les cadavres sans aucune pitié. Hallucination. Manque de sentiment. Y'a pas de place pour la déprime alors sors et va danser. On ne sait pas ce qu'on ressent et les lumières surgissent de nul part. C'est beau, ça pique les yeux et ça fait tourner la salle.
Il va mal. Il est defoncé mais il est tellement beau quand il parle de cette façon. Le jeune homme pleure pour la première fois en disant "je t'aime". J'aurais aimé qu'Elle ne me lâche plus la main de la soirée, qu'Elle partage cette seule cigarette avec moi. Et qu'on parle. Qu'on se rattrape ou plutôt qu'on construise enfin une vraie amitié. Je crois qu'Elle m'a manqué. Un dernier câlin s'il te plaît. Un dernier verre aussi. Adieu.